2008 – Convention Goldfinger

2008 – Convention Goldfinger

Une partie de golf dont l’enjeu est un lingot d’or. Une splendide blonde retrouvée morte, le corps recouvert de peinture dorée. Un rayon laser qui manque de découper 007 Ces scènes devenues mythiques ont fait de Goldfinger “ le ” film culte de la saga. Quarante-quatre ans après, il reste l’un des films préférés, dignement célébré à Pinewood, lors de l’une des traditionnelles conventions de Gareth Owen.

Fabien FOUGERAY

Des fans, James Bond n’en manque pas. Une partie de l’équipe qui a fait Goldfinger est là dans les studios mythiques, en ce dimanche : Guy Hamilton, le réalisateur, Shirley Eaton et Tania Mallet (les soeurs Masterson), Burt Kwouk (Mr Ling), Martin Benson (Mr Solo), Peter Lamont (Dessinateur), Norman Wanstall (Effets sonores). Si les jambes ne sont plus aussi solides qu’avant, les regards et les sourires, eux, n’ont pas changés.

Dès le premier contact, les anecdotes fusent : “ Je parle français, lâche Guy Hamilton, né rue de Grenelle à Paris. J’ai une femme française, donc il faut bien que je me défende ! ”. Plus loin, Shirley Eaton raconte inlassablement la scène où elle fut recouverte de peinture dorée, un instant gravé dans les annales du cinéma. Tania Mallet, venue en voiture, s’amuse : “Je devais garder la Mustang du tournage en Suisse, mais ils l’ont finalement donnée à quelqu’un d’autre ”. Norman Wanstall a apporté son Oscar (obtenu pour les effets sonores du film) : “ Une expérience unique de remporter l’Oscar, ça ne s’oublie pas ! ”

Après la traditionnelle séance de photos dédicacées autour de la non moins traditionnelle tasse de thé commence la visite des studios de Pinewood (sous la traditionnelle averse !). Un tour des installations qui révèle les secrets du tournage, modèle d’inventivité et d’astuce. Près de 90 % du film fut en effet tourné à Pinewood ou dans les environs! A l’exception de quelques scènes en Suisse (la poursuite en voiture en montagne) et à Miami (les plans larges de l’hôtel et la scène de la casse pour voitures), tout fut tourné aux studios. Les intérieurs bien sûr avec la réserve fédèrale de Fort Knox et ses montagnes d’or et la salle de jeu du ranch de Goldfinger, mais également nombre de scènes extérieures : les hangars des studios servirent de doublure à l’usine en Suisse, le bassin fut utilisé pour le prégénèique et même le ranch fut entièrement bâti à Pinewood. Le golf et l’aéroport ne sont qu’à une courte distance des studios. Ainsi, Connery ne mit jamais les pieds aux Etats-Unis pour le tournage et Gert Fröbe ne vit jamais les Edelweiss suisses.

Si les décors sont indéniablement l’un des atouts du film, que dire alors de l’Aston Martin DB5 exposée ce jour, parée de tous ses gadgets, belle comme sortie de l’usine de Newport Pagnall ? “ Rien ne marchait dans cette voiture, rappelle Guy Hamilton. Par exemple, le siège éjectable n’avait même pas été construit. Un cascadeur devait faire semblant de s’envoler dans un plan, avant d’être remplacé par une marionnette pour le vrai vol planné dans le plan suivant ”. Idem pour les phares-mitrailleuses ou les essieux-creveurs de pneus. Voici venue l’heure d’assister à la projection du film de 1964 dans sa toute dernière version remasterisée.“ My name is Pussy Galore ”. Bien installés dans leur fauteuil, les spectateurs ont bientôt la surprise de voir surgir Honor Blackman, qui attendait cachée derrière la scène, un micro à la main pour lâcher la fameuse réplique. Le temps pour elle de rappeler que “ personne ne s’attendait à ce que le film ait un tel succès et un tel impact sur les spectateurs ”, et déjà les lumières s’éteignent. Et peu importe que chacun ait déjà vu le film de nombreuses fois : le revoir avec l’équipe du film à ses côtés est un privilège.

Immédiatement après la projection, Guy Hamilton (qui revoyait le film pour la troisième fois seulement!) fait une révélation : “ 44 ans après, il y a toujours des choses que je changerais ”. La scène d’ouverture avec le goéland notamment, dont l’effet fut gâchée parce que Connery avait mouillé le faux-goéland (d’où le plan en vitesse accéléré lorsqu’il enlève son accessoire). Ou bien pour la scène dans le ranch de Goldfinger, où Bond se tapit dans sa cellule : “ Nous n’arrivions pas à suspendre Sean convenablement et je n’ai pas pu avoir le plan que je souhaitais ”. Etonnant qu’un réalisateur nourrisse encore, plus de quarante après, des regrets sur ce que nombreux considèrent comme un chef d’oeuvre.

Seraient-ce donc ces petits détails qui ont fait de Goldfinger le succès que l’on sait : les actrices traitées “ comme des princesses ”, par les producteurs, comme le rappelle Tania Mallet, ou bien encore le flirt avec la censure par la simple présence du nom procateur de Pussy Galore (Chatte à volonté) ? Hamilton a une autre explication : “ Dr. No était un bon film, Bons Baisers de Russie était excellent mais il y avait un risque que Bond devienne une sorte de Superman, trop intelligent et trop rusé. Il fallait donc un méchant et une intrigue qui soient un vrai challenge, pour que Bond se mette à leur hauteur. Ainsi, on peut obtenir de l’excitation et du suspense ”. Une formule à succès était née.

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