Concert Bondien à Londres

A quoi ressemble la musique de James Bond quand elle est jouée par un orchestre symphonique, qui plus est dans la capitale du Royaume de l’agent secret ? Reportage !

Par Luc LE CLECH

De fort nombreuses fois, je me suis rendu à Londres, soit pour mon plaisir ou invité par Eon pour assister à un tournage ou rencontrer les ayants-droits de la série. Cette fois, c’était un mix des deux: mi-tourisme, mi-007. Pour voir notre marraine et assister à un concert exceptionnel du Royal Philarmonic Orchestra interprétant « The music of Bond ».

Je n’avais pas prévu de me rendre dans la capitale britannique. Mais, fort d’une pression internationale de mes homologues étrangers, je me suis laisse faire. Et, que c’est bon de se laisser faire ! Le Royal Albert Hall qui accueillait l’évènement est un endroit magique. Un temple, que dis-je, une arène dédiée à la musique, classique mais populaire (la se déroule chaque année une institution, la fameuse Night of the Prom’s). Immense mais chaleureux, ce gros pudding labyrinthique construit sous le règne de Victoria est doté d’une organisation impressionnante, une armada de personnes en uniforme rouge, prêtes a vous renseigner a tout instant. Inutile de vous dire qu’on est vite perdu dans ce type d’établissement. Surtout a l’entracte, ou femmes et hommes du public se précipitent dans les coursives circulaires pour descendre une pinte de bière (si !).

Carl Davis, le chef d’orchestre et compositeur americain, au look terriblement pop, alternant les tenues fluo, a adapté les 22 thèmes qui nous sont chers. Carl n’est pas un amateur. Mister Davis a en effet compose la musique de La femme du lieutenant francais et, plus proche du monde de Bond, le téléfilm The Secret Life of Ian Fleming, en 1990. Il est soutenu par 80 musiciens de très haute volée, qui composent l’un des meilleurs orchestres au monde. La chance fait que je suis assis tout près d’eux, à même la scène. Un peu en retrait, a un mètre a peine des premiers violons. Je peux apprécier le travail d’orfèvre des musiciens, tout en nuance et en virtuosité.

Sur scène, pour présenter la saga et nous divertir avec des anecdotes croustillantes teintées d’humour so British, une maîtresse de cérémonie légendaire : Lady Honor Blackman. Oui, Pussy Galore herself. Et son amour de la saga est perceptible, elle savoure les mots et nous communique sa passion avec une diction impeccable. Certes, l’auditoire – pétri de culture bondienne – est acquis, frémissant à chaque allusion au mythe, tapant du pied et scandant les couplets des title songs.

Car ce concert, how original, nous propose en majeure partie les chansons des films. L’adaptation de Carl Davis me fait ainsi redécouvrir certains thèmes auxquels je n’avais pas prêté attention lors de leur sortie. Le fameux « Surrender » de Die Another Day, par exemple. Ici présente avec raison comme ce qui aurait du devenir la chanson titre, magnifique de retenue et d’accents jazzy grâce au velouté de la voix de Miss Carewe. La version de Sheryl Crow est aux oubliettes… Tant mieux. Et que dire de cette interprétation très bien venue de « The Look of love » (Casino Royale, cru 1967) de grand Burt ? Seul All time high manque à l’appel. Mention spéciale à l’adaptation fabuleuse de  Ride to Atlantis de The Spy Who Loved Me. Mary Carewe et Simon Bowman, les deux chanteurs venus du classique assurent le show. Ils ne sont pas des stars du rock et pourtant.

Avec une décontraction toute britannique, ils font beaucoup plus que chanter les thèmes que nous connaissons si bien… Ils nous livrent « leurs » interprétations, nous faisant oublier les originaux et y apportant leurs touches personnelles. Un grand boulot, un exploit qui renouvelle le genre pour le bonheur de nos oreilles. Et pour finir en apothéose, tous deux reunis en un duo explosif nous font vivre un inoubliable Another Way To Die, qui fait carrément oublier l’original !

Bref, vous l’aurez compris : deux heures et demie d’un pur bonheur non mesurable. Et même les non fans présents ont aimés … Alors !!!

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