Auric Goldfinger (Gert Fröbe)
Film : Goldfinger
Le Rôle
Auric Goldfinger est un millionnaire d’origine allemande qui a fait fortune dans le commerce de l’or. A la tête d’Auric Enterprises, il a des activités dans l’or, l’élevage de chevaux, et toute une gamme d’entreprises industrielles, qui dissimulent ses activités criminelles.
En effet, Goldfinger cherche à accroître ses profits par tous les moyens, que ce soit par le jeu ou la contrebande. Il voyage dans une Rolls plaquée or, ce qui lui permet de transporter illégalement de l’or à travers les frontières pour faire monter sa valeur. Il triche aussi dans les jeux où il est impliqué, que ce soit le gin, avec la complicité de Jill Masterton, ou le Golf, avec Oddjob.
Bond rencontre Goldfinger à Miami où M lui demande de garder un œil sur le millionnaire. Il le surprend à tricher, le fait perdre, et part avec sa complice Jill Masterton. Ce n’est que le premier contact avec Goldfinger : chaque rencontre entre Bond et l’ « homme au doigt d’or » va révéler à Bond l’ampleur insoupçonné des activités d’Auric, ainsi que ses liens avec la mafia américaine, et certains réseaux asiatiques.
Choisissez votre prochain mot d’esprit avec soin, Mr. Bond, cela pourrait bien être le dernier.
Plan et ambition
Goldfinger souhaite accroitre la valeur de son stock d’or, tout en déstabilisant l’économie américaine. Il ne se contente pas de sa contrebande d’or, et met sur pieds l’Opération Grand Slam avec la complicité d’industriels asiatiques. Il travaille avec la mafia américaine à l’invasion de Fort Knox, et l’empoisonnement par gaz de la ville, pour accéder à la réserve d’or des États-Unis.
Le vol de la banque n’est cependant qu’un mensonge pour les mafieux. Goldfinger souhaite en fait faire exploser une bombe radioactive dans le dépôt, rendant l’or inutilisable, et faisant monter la valeur du stock d’or accumulé par Goldfinger.
Traits particuliers
Goldfinger a une avidité sans limite, mélangé à un caractère de joueur, et une passion pour tout ce qui est fait d’or. Il manipule sans aucun scrupule la mafia, et les puissances pour arriver à ses fins, et n’hésite pas à tricher ou trahir au passage.
Derrière une apparence joviale, Goldfinger n’en reste pas moins un ennemi impitoyable, prudent et calculateur, ne tolérant pas que l’on se mette sur son passage, et planifiant chaque action avec soin. La trahison s’accompagne chez lui automatiquement d’une mise à mort.
Repère
Auric dispose d’installation dans plusieurs pays : il possède le cours de golf de Stoke Park, des usines Auric Enterprises en Suisse et dans plusieurs pays, et un ranch dans la Kentucky pour dresser les chevaux, accompagné d’une salle de réunion piégée.
Dans le livre de Fleming
L’impression générale, décrite par Ian Fleming, est que Auric Goldfinger avait été fait d’un assemblage de parties de corps appartenant à plusieurs personnes.
Petit, car sa taille ne devait pas dépasser le mètre cinquante-deux, on aurait dit que ses jambes s’emboîtaient directement dans ses épaules et sa tête faisait penser à une boule bien ronde.
Le visage, surmonté de cheveux d’un roux carotte, n’était pas aussi disgracieux que le reste ; un visage de penseur, qui révélait une nature tout ensemble sensuelle, stoïque et réfléchie.
Une bien curieuse combinaison. Dans le livre il est le trésorier du SMERSH et cherche à voler l’or de Fort Knox (au lieu de l’irradier).
Gert Fröbe
Né le 25 février 1913 à Zwickau, Allemagne, Karl-Gerhardt Fröbe est décédé le 5 septembre 1988 à Munich, d’une crise cardiaque. Fils unique, il a été élevé à la campagne en raison de sa santé fragile, et devient un célèbre enfant prodige du violon. A l’âge de 17 ans, il interprète Beethoven sur les ondes de la radio allemande. Il étudie l’art et la musique à l’Académie des Beaux-Arts de Dresde. Devenu majeur en pleine période d’inflation dans l’Allemagne d’avant-guerre, il rejoint finalement le parti nazi afin de poursuivre sa jeune carrière d’acteur. Il part pour Vienne jusqu’à ce qu’il soit enrôlé dans l’armée allemande. C’est à Vienne que naît une longue et solide amitié entre Gert Fröbe et Curt Jurgens.
Après la guerre, l’acteur donne des spectacles dans la rue. En 1948, il tient ce qui sera officiellement son premier emploi à l’écran dans Ballade Berlinoise de Stemmel. Commence alors une carrière européenne qui lui permet de s’affirmer parmi les meilleurs seconds rôles du cinéma allemand : Les héros sont fatigués de Y. Ciampi (1953), M. Arkadin d’Orson Welles (1955), Celui qui doit mourir de Jules Dassin (1956) et Echec au porteur de Gilles Grangier (1957).
En 1960, il rencontre le célèbre metteur en scène Fritz Lang et joue pour lui, dans Le Diabolique Dr Mabuse, le rôle de l’inspecteur qu’il reprendra par la suite. Sa participation au Jour le plus long (1962), parmi une pléiade de stars internationales, confirme son statut de vedette, et contribue à le faire connaître dans les pays anglo-saxons.
Deux ans plus tard, les producteurs de la série James Bond font appel à lui pour interpréter ce qui reste sans aucun doute son rôle le plus marquant : Goldfinger. C’est à ce moment là que l’adhésion de Fröbe au parti nazi vient le hanter. Le film ne sera pas distribué en Israël en raison du passé de l’acteur. Quelques mois passent et un juif du nom de Mario Blumeneau se rend à l’ambassade d’Israël à Vienne et déclare que lui et sa mère ont échappé aux nazis grâce à l’acteur. Goldfinger bat alors tous les records du box office en Israël.
La suite de la carrière de Gert Fröbe n’en sera pas affectée et il tournera de nombreux films dont Cent mille dollars au soleil de Henry Verneuil (1964), Paris brûle t’il ? de René Clément (1966), Caroline Chérie (1967), Chitty Chitty Bang Bang de Ken Hughes (1968), Le Crépuscule des Dieux de Luchino Visconti (1972), L’œuf du serpent de Ingmar Bergman (1977) et Liés par le sang de Terence Young (1979).
Le dernier film, avec Gert Fröbe, que nous ayons vu en France est Le coup du parapluie de Gérard Oury (1980), où il tourne en dérision son personnage de Goldfinger.
A sa mort, en 1988, l’acteur laisse derrière lui, une femme, Karin et deux garçons, Utz et Andreas.