L’Homme de Barbarossa – 1991
The Man from Barbarossa est le onzième roman bondien écrit par John Gardner (novélisations incluses). Il fut publié pour la première fois au Royaume-Uni en 1991. En France, le roman est sorti sous le titre L’Homme de Barbarossa aux éditions Du Rocher (1993) et Lefrancq (1997) avec une traduction signée Paul Couturiau.
Synopsis
Qui aurait cru que le vieux Joël Penderek, ce paisible retraité du New Jersey rescapé des camps de la mort, n’était autre que le bourreau nazi, Josif Vorontsov, responsable du massacre de la population juive de Kiev ? C’est du moins ce que prétendent ses ravisseurs, membres d’une organisation terroriste russe nommée la Balance de la Justice (Scales of Justice), dans un étonnant communiqué adressé au Kremlin : de hauts dignitaires seront exécutés si le gouvernement n’organise pas le procès public du criminel de guerre, à l’image de celui de Nuremberg. Derrière cet odieux chantage, se cache la première phase d’un complot diabolique aux dimensions planétaires. Mais voilà que le Mossad s’en mêle et affirme que Penderek n’est pas Vorontsov, tandis que le KGB, paniqué, appelle à la rescousse les services secrets français et britanniques.
Tout cela n’est guère au goût de 007 qui devra collaborer avec ses anciens ennemis de l’« ex »-bloc soviétique. L’agent de Sa Majesté n’en perdra pas pour autant son flegme et tentera d’infiltrer le Q.G. du mouvement clandestin, un lugubre monastère aux frontières de la Finlande. Quelques jolies filles croiseront sa route, mais les fleurs les plus belles sont parfois les plus mortelles…
– Le fait que l’on retrouve votre signature sur une centaine d’opérations exécutées par le Mossad ; dont certaines contre le KGB. Je vous connais. J’ai votre dossier. Vous étés aussi célèbre au sein du Mossad que James Bond dans son service. Allons. Nous savons qui vous êtes et je ne vais pas en faire un drame. Si les Israéliens veulent coucher avec les Britanniques, ce ne sont pas mes affaires. Les miennes consistent à pénétrer la Chushi Pravosudia, à trouver qui fait battre son coeur. J’avais besoin de deux agents du SIS. Je m’aperçois maintenant qu’il m’en faut trois. […] Nous avons un bon trio : SIS, Mossad, KGB.
– Si vous êtes en mesure de fournir une femme, pourquoi pas les deux hommes, Bory ? s’enquit Bond, dont l’esprit brassait une foule de questions.
[…]
– James, dit-il d’un air contrit. Dois-je expliquer les contraintes que nous nourrissons à l’égard de la Chushi Pravosudia ? Vous aurez compris qu’ils sont organisés. Il ne faut pas être malin pour voir à qui nous avons à faire : les extrémistes de la vieille garde, au long bras. Nous n’arrêtons de regarder par-dessus notre épaule. Ces gens-là ont accès à des portes que nous avons de la peine à ouvrir. N’avez pas compris ce qu’était vraiment la Russie d’aujourd’hui ? Une nation au bord de l’abîme, saignée économiquement et en proie aux assauts néo-staliniens. Il y a un an, ils ont dit que la Révolution a échoué ; aujourd’hui ils disent que la perestroïka a échoué. C’est le chaos. Les partisans de la ligne dure ont infiltré le KGB et le Comité central ; ils ont des amis à la cour… Je suis convaincu qu’ils sont partout.
Résumé détaillé
L’homme de Barbarossa commence par un prélude qui comprend des informations de base sur l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne Nazie (l’opération Barbarossa), le massacre de Babi Yar qui a eu lieu peu de temps après, et des informations sur Josif Vorontsov, un personnage fictif supposé être l’adjoint Paul Blobel et qui aurait principalement été responsable du massacre. Vorontsov aurait aussi servi au camp d’extermination de Sobibor.
L’histoire débute dans le New Jersey où une personne âgée, Joël Penderek, se fait enlever par une organisation terroriste appelée la Balance de la Justice (Scales of Justice en VO ou Chushi Pravosudia en russe, comme elle est souvent appelée). Le groupe affirme avoir en réalité arrêté Joseph Vorontsov et se dit prêt à le remettre aux autorités russes pour qu’il soit jugé, lors d’un procès. Le gouvernement dispose d’une semaine pour se décider.
M est informé par Boris Stepakov, un membre du KGB, de la capacité à infiltrer deux Britanniques dans la Balance de la Justice. Ce dernier décide de s’appuyer sur James Bond ainsi que sur un membre du Mossad et nomme cette opération Fallen Timbers. Le service secret israélien envoie son agent Pete Natkowitz à Londres. Sur place Natkowitz révèle que Joël Penderek n’est pas Josif Vorontsov, et que le vrai Vorontsov réside en Floride sous le nom de Leibermann ; ce dernier est sous la surveillance du Mossad. Cependant le groupe de l’opération Fallen Timbers apprend que Leibermann s’est lui aussi fait enlever.
M est également informé de la présence de deux agents français à Londres, Henri Rampart du GIGN et Stéphanie Adoré de la DGSE. Pensant qu’il sont liés à l’opération Fallen Timbers, M envoie Bond et Natkowitz enquêter sur eux. Les deux agents suivent les Français jusqu’à une maison où ceux-ci ont organisé une rencontre secrète avec des membres de l’ambassade soviétique. Bond manque de peu de se faire écraser par Henri Rampart et est « hospitalisé ».
Remis sur pied, Bond part pour la Russie avec Pete Natkowitz. Ils sont accueillis par Boris Stepakov, avant d’être amenés dans une datcha. Là-bas, ils reçoivent un briefing sur La bande de Stepakov, une organisation antiterroriste secrète qui ne rend de comptes qu’au secrétaire général et au président du KGB. Stepakov pense en effet que la Balance de la Justice est hautement infiltrée dans le gouvernement et les services secrets. Bond et Natkowitz apprennent que ce sont les Français qui ont enlevé Leibermann (Adoré et Rampart sont également présents au briefing). Ils apprennent également que la Balance de la Justice prévoit d’assassiner chaque jour un membre du gouvernement ou des services secrets russes jusqu’à obtenir satisfaction. Stepakov introduit Vladimir Lyko durant le briefing, un ancien membre de la Balance de la Justice maintenant informateur pour Stepakov ; ce dernier a découvert que la Chushi Pravosudia avait besoin de deux cameramans anglais et il a été chargé de les leur apporter. Lyko a livré les deux cameramans (ainsi que la femme de l’un d’eux qui les accompagnait) à Stepakov qui propose que Bond et Natkowitz prennent leur place avec Nina Bibikova, une femme de La bande de Stepakov.
Bond et Natkowitz se font passer pour les cameramans et Nina pour la femme de Bond. Ils se rendent au point de rencontre avec la Balance de la Justice et sont emmenés à leur Q.G., l’Hôtel de la Justice, un ancien monastère isolé près de la frontière finlandaise. Lyko meurt immédiatement après leur départ pour le monastère. Les rôles de Bond et de Natkowitz sont de filmer le procès fictif de Josif Vorontsov. Deux des acteurs, Michael Brooks et Emerald Lacy, sont en réalité les parents de Nina et prétendent qu’ils ont infiltré l’organisation terroriste et qu’ils ont un plan, mais l’agent britannique a des doutes. Yevgeny Andreavich Yuskovich, le général en chef des forces balistiques de l’Armée rouge joue le rôle de l’avocat général. C’est aussi un cousin de Vorontsov selon les sources de Bond. Yuskovich semble être le leader de la Balance de la Justice.
À l’issue d’une réunion entre M et Stepakov, il est décidé d’intervenir à l’Hôtel de la Justice. Stepakov entre en contact avec le Colonel Berzin qui est à la tête d’un bataillon de Spetsnaz. Berzin et ses hommes, accompagnés de Stepakov, Adoré et Rampart, interviennent à l’Hôtel de la Justice. Cependant, Berzin et Yuskovich sont de mèche et font prisonniers Stepakov, Adoré, Rampart et Natkowitz. Bond, dans les toilettes pendant l’assaut, parvient à s’enfuir et tuer un garde ; après avoir interchangé leurs vêtements et défiguré ce dernier, Yuskovich pense que Bond est mort. Une tombe est gravée à son effigie : « Ci-gît un courageux officier britannique, supposé être le capitaine James Bond, de la Royal Navy. Il est mort en servant sa cause, ce 9 janvier 1991 ».
Le lecteur apprend à ce moment-ci le plan de Yevgeny Andreavich Yuskovich : En octobre 1989, un groupe d’officiers supérieurs mécontents de la politique de Perestroïka et Glasnost s’était déjà choisi un nouveau leader, Yuskovich. Ce dernier a rencontré celle qui allait devenir sa future amante, Nina Bibikova, qui l’a informée de l’existence de La bande de Stepakov et de sa cible actuelle : la Balance de la Justice. Petit à petit, Yuskovich a écarté les membres de la vraie Balance de la Justice et les a remplacés par les siens. Il a présenté Lyko à Stepakov, et utilisé les Spetsnaz de Berzin pour assassiner chaque jour un membre du gouvernement ou des services secrets. Dans le même temps, les États-Unis se préparent à croiser le fer avec l’Irak de Saddam Hussein (Guerre du Golfe), à la suite de l’invasion du Koweït par l’armée irakienne. Les États-Unis ont lancé un ultimatum à l’Irak, l’appelant à retirer ses troupes du Koweït avant le 15 janvier 1991, sous peine de faire face à une guerre. En tant que général en chef des forces balistiques, Yuskovich a détourné des missiles nucléaires Scapegoats avec leurs systèmes de lancement Scamps qu’il a offert au leader irakien. Les agents français, anglais et israélien seraient photographiés en train de décharger les missiles livrés par un dragueur de mine et deux bateaux de pêche. Si les forces de la Coalition attaquent l’Irak, celui-ci répliquerait avec les Scapegoats, et Yuskovich enverrait également un engin nucléaire sur Washington. Ainsi, lorsqu’il prendrait le pouvoir en URSS, il serait à la tête du pays le plus « puissant ».
Cependant, Bond a entendu une partie du plan de Yuskovich et le transmet par « radio » à Nigsy Meadows, un agent du SIS en planque près de l’Hôtel de la Justice avant de partir avec Yuskovich sur le dragueur de mines, déguisé en l’un de ses hommes. Sur le bateau, Bond libère Stepakov, Adoré, Rampart et Natkowitz et propose de couler les bateaux transportant les missiles. Il parvient à faire sombrer les bateaux et leurs équipages, mais Rampart et Stepakov trouvent la mort dans l’opération.
De retour à Londres, Bond fait un débriefing avec M. Les États-Unis lancent l’opération Tempête du désert et 007 dépose une boite lui étant attribuée sur le bureau de M. À l’intérieur de celle-ci se trouve l’Ordre de Lénine.
Personnages principaux
- James Bond
- Peter Natkowitz
- Boris Stepakov
- Yevgeny Andreavich Yuskovich
- Nina Bibikova
- Henri Rampart
- Stephanie Adoré
- Josif Voronstov
Anecdotes
L’Homme de Barbarossa était le roman favori de Gardner, notamment parce qu’il a eu une grande liberté d’action pour l’écrire. Ce fut aussi, apparemment, le Gardner préféré de Glidrose. En revanche l’éditeur américain Putnam a détesté ce roman.
Dans le roman il est question de partisans de la ligne dure de l’Union soviétique qui veulent tenter un coup d’État contre le gouvernement. Un coup d’État dit le « Putsch de Moscou » a plus tard eu lieu en août 1991, mais dans des circonstances différentes du roman. Le livre suggère aussi que la guerre froide touche bientôt à la fin et celle-ci s’est effectivement terminé en décembre 1991.
L’auteur : John Gardner
Arme de service principale : ASP 9mm (avec des balles Glaser Safety Slug)
Voiture : /
Pays principaux : Russie
Articles sur le sujet
/
Guide des éditions françaises
Plus d’infos sur les éditions FR
Éditions étrangères notables
En 2013, Orion publie sous forme de livre électronique un recueil de tous les romans de James Bond écrits par John Gardner (dont ses novélisations). Celui-ci est intitulé James Bond: The John Gardner Years.
Chapitres
Prelude
1. Hawthorne
2. Fallen Timbers
3. First London Briefing
4. Frogs in the Ointment
5. Peradventure
6. Final Briefing
7. Four Walls
8. Stepakov’s Banda
9. Lyko’s Little Adventure
10. Daughter of the Regiment
11. Hôtel de la Justice
12. Death With Everything
13. The Man from Barbarossa
14. The Huscarl
15. Stones and Bones
16. The Blues in the Night
17. The Death of 007
18. Scamps and Scapegoats
19. In the Woodhed
20. The Swimming Champion
21. Minsk Five