Dans les coulisses du « Bond Symphonique »

Dans les coulisses du « Bond Symphonique »

Le concert-spectacle Bond Symphonique est de retour sur la scène parisienne ces vendredi 15 et samedi 16 Mars au Grand Rex ! Il reste encore des places, accessibles dès 34€ pour un concert riche en musique bondiennes (les réservations sont disponibles via le site du Grand Rex, ou les plateformes Talticket et Fnac.)

Pour l’occasion, le Club a rencontré Stéphane Letellier, le producteur du spectacle, et Samuel Sené, le chef d’orchestre à la baguette pour ces deux représentations. Ils nous parlent du travail en amont du concert, des choix pour porter les musiques à l’écran sur scène, ainsi que du dialogue qui s’engage avec le public.

Club James Bond France : Il s’agit de la troisième représentation de Bond Symphonique après 2020 et 2023. Qu’est-ce qui a motivé cette réédition du concert pour le public français ?

Stéphane Letellier : Devant l’accueil très enthousiaste du public lors des précédentes représentations du Bond Symphonique, au Grand Rex et en province, nous avons décidé de proposer de nouvelles représentations du spectacle. Le succès grandissant du spectacle nous a conforté à produire à nouveau des dates à Paris.

Samuel Sené : Je rebondis sur ce que dit Stéphane. En effet, les retours du public ont été très chaleureux, tant sur la qualité musicale que sur le côté « joyeux ». Je m’explique : en tant que chef d’orchestre, je m’adresse régulièrement au public, pour raconter des anecdotes sur les films ; pour expliquer telle ou telle musique, pour préparer à l’écoute. Cela met une ambiance extraordinaire et permet une communion simple, sans les chichis habituels de la musique dite classique.

Nous sommes de plus en plus habitués au « ciné-concert » dans un format où l’on regarde l’image d’un film et la musique est jouée en live. J’ai, et ce puis la première réunion de travail en 2019, tenu à ce qu’il n’y ait PAS de présence d’image, pour que le focus du spectateur soit entièrement sur l’orchestre, les chanteurs, et une création lumières incroyable de Charles Gratecap qui vient mettre en valeur toutes les subtilités musicales. Ainsi, c’est l’imaginaire qui travaille et la « madeleine » émotionnelle est bien plus forte que de juste revoir des extraits.

Club James Bond France : Pouvez vous nous parler des différences entre un concert classique, et un concert autour de musiques de films ? Est-ce que cela est très différent en termes de préparation ? Comment approche-t-on des thèmes musicaux aussi divers que ceux apparus en 60 ans de films, à diverses époques ?

Stéphane Letellier: Nous avons travaillé Samuel Sené (le chef d’orchestre), Laurent Perriot et moi la set list en essayant d’avoir un équilibre entre les chansons phares des films de James Bond (essentiellement les génériques) et les grands moments musicaux avec des thèmes connus, dont celui du générique également. A partir de là, Samuel a travaillé un récit illustrant les différents morceaux. 

Samuel Sené: En termes de préparation pure, non, c’est finalement la même chose qu’un concert classique, il faut que les morceaux s’enchaînent correctement en termes de rythme et de tonalité. Et je dois travailler mes partitions à l’avance, comprendre la volonté des compositeurs ; les musiciens travaillent aussi leur partition, puis nous répétons, etc… Tout ça est classique. La vraie différence réside peut être dans la destination de la musique. Une composition classique est là pour être écoutée, or une musique de film est là pour accompagner une image. Même les chansons sont là pour accompagner un générique. Il faut donc que je comprenne ce lien à l’image, et que je parvienne à servir la composition originale dans ce qu’elle a de narratif. « Capsule in Space » est un parfait exemple, c’est un morceau d’accompagnement qui est sous-mixé dans le film, mais qui est incroyablement écrit pour indiquer cette ambiance de non-pesanteur. Il faut donc travailler la texture orchestrale pour la rendre au mieux.

Quand à travailler les différents styles sur 60 ans, eh bien il faut travailler avec des artistes polyvalents, des percussionnistes qui sont batteurs, des contrebassistes qui sont bassistes, un clarinettiste qui est aussi saxophoniste. Et au final, de la manière qu’on ne joue pas Puccini comme Mozart, on ne joue pas David Arnold comme John Barry.

Club James Bond France : Quels étaient les temps forts du Bond Symphonique en 2023 ? Les artistes du concert ont-ils une pièce préférée lors de ce spectacle ?

Stéphane Letellier : Pour ma part, l’interprétation des grands titres qui sont devenus des grands hits sont parmi les moments forts (titres de Shirley Bassey, de Tina Turner…) et bien sûr le James Bond Theme.

Samuel Sené : Il y a un temps fort en fin de première partie que j’aime beaucoup, c’est quand je décortique la création du James Bond Theme, de Artie Shaw à John Barry en passant par Monty Norman, Kurt Weill, etc… et que je raconte tous les déboires juridiques qui en ont découlé. On écoute différents extraits pour comprendre la création complète de la musique.

Je sais que Prisca Demarez a un faible pour « Skyfall » de Adèle. Nous avons trouvé ensemble une interprétation très forte pour l’aider à assurer ce monstre vocal ! Et aussi « Goldfinger », je me souviens du moment où nous avons discuté de la différence entre chanter un nom « Goldfinger » ou chanter « Gold – finger », ce ne sont pas QUE des doigts d’or, c’est surtout le nom du personnage. Et ça change tout dans l’interprétation.
Gwendal Marimoutou, lui, adore « You know my name », les aigus de la fin sont terrifiants et jouissifs à la fois !

Club James Bond France : Parlons justement des chanteurs. Ce n’est pas un travail facile de porter des chansons aussi connus dans l’imaginaire collectif. Comment avez vous choisi les chanteurs et chanteuses qui doivent s’emparer de ces chansons, avec l’orchestre ?

Stéphane Letellier : Vendredi, ce sont Prisca Demarez (Cats, Avenue Q, Laisse-moi t’aimer, …) et Doryan Ben (Grease, The Voice, We will Rock you, …). Samedi, ce sont Prisca Demarez et Gwendal Marimoutou (Le Roi Lion, The Voice, Résiste, …). Prisca et Gwendal étaient déjà de la partie aux précédentes éditions du Bond Symphonique, et Doryan Ben se joint au casting.

Samuel Sené : Il y a eu des auditions pour vérifier que ces chanteurs pouvaient interpréter toutes les chansons choisies. Ce sont des artistes habitués à la comédie musicale, ce qui leur donne un talent tout particulier de naviguer entre plusieurs styles et d’interpréter les chansons, c’est-à-dire donner vie aux textes en « jouant » les personnages et les situations. De plus, ce sont des artistes qui savent tenir une scène énorme comme le Grand Rex et des milliers de personnes, au charisme fou. Bref, que du bonheur !


Merci à Stéphane et Samuel pour cet aperçu de leur travail, et bonne chance pour les représentations de ce weekend ! Le Club vous donne rendez vous dans les tribunes.

Réservations sur Talticket et Fnac

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