Karl Stromberg (Curt Jurgens)
Le film : L’espion qui m’aimait
Le rôle
Karl Stromberg est un armateur millionnaire et excentrique. Il possède une flotte de cargos qui transporte des marchandises dans le monde entier, ainsi que les laboratoires Stromberg Laboratories dédiés à la recherche sous-marine. Il est, dit-on, l’un des plus grands hommes d’affaires du monde.
Stromberg soutient une étrange théorie : il est convaincu que l’humanité est décadente et qu’à force d’excès, elle va, à court terme, s’autodétruire. Obsédé dès son plus jeune âge par l’étude de la vie sous-marine, il passe des années à faire des recherches pour permettre à l’espèce humaine de vivre sous l’eau, dans des cités amphibies. Il se sent investi d’une mission qui consiste à fonder une nouvelle civilisation sous la mer.
Il est né avec une malformation lui donnant des doigts palmés. De son propre chef, il mène une existence solitaire en mer depuis des années, dans un somptueux laboratoire de recherche sous-marine, Atlantis, prouvant ainsi qu’il est possible de construire un complexe permettant aux êtres humains de vivre à la fois au-dessus et au-dessous de l’océan.
Stromberg aurait pu rester un excentrique mettant son argent au service de la mer, s’il n’avait pas décidé d’accélérer le processus de destruction de l’espèce humaine.
Il s’encadre alors des meilleurs scientifiques et des assassins les plus efficaces : Sandhor, Naomie et Requin. Extrêmement poli et raffiné, impitoyable avec les traîtres, Stromberg se voit au dessus des questions de Bien et de Mal, savourant la beauté des océans, l’art et les femmes, et s’entourant des instruments et des animaux les plus mortels.
Le plan
Afin d’accélérer l’avènement d’une civilisation basée sur la mer, débarrassée des grands empires terrestres, Stromberg met au point avec des scientifiques, un système de repérage thermique des sous-marins nucléaires qu’il capture. Il récupère ainsi les missiles nucléaires, pour les diriger vers les capitales des deux blocs de la guerre froide, et ainsi déclencher une apocalypse nucléaire entre les deux nations.
Le repère
Stromberg a choisi décidé depuis longtemps que vivre en mer, ne voulait pas dire sacrifier son confort. Son centre Atlantis, qu’il a construit au large de la Sardaigne est entièrement submersible, et dispose d’un laboratoire, high tech, d’aquariums, d’un bassin au requin, de capsules d’évacuation sous-marines, et de plateforme de décollage pour hélicoptère, et des larges appartements de Stromberg.
Mais le centre cache également bien des secrets : il abrite une station radar secrète pour suivre les sous-marins, de matériel d’assauts pour plongeur et de quelques pièges mortels au service de Stromberg.
Le millionnaire a également fait construire le supertanker Liparus, un des plus gros pétroliers du monde, qui dissimule en fait une base navale pouvant capturer des sous-marins, détenir des prisonniers, et éjecter des hors-bord. Il dispose aussi d’un centre de contrôle protégé par les meilleures parois par balle.
Curt Jurgens
Curt Gustaf Andre Gottlieb Jurgen Juergens, crédité dans les films sous les noms de Curd Jürgens, Curt Jurgens ou Curt Juergens, est né le 13 décembre 1915 à Munich. Il nous a quitté le 18 juin 1982 à Vienne, Autriche.
Il est le fruit de l’union d’un commis voyageur et du professeur de français de la famille du tsar Nicolas II. Depuis son adolescence, Curt est la vedette de nombreux films et pièces de théâtre. En 1945, il est déporté pour des raisons politiques dans un camp de concentration hongrois. A son retour, il reprend son métier d’acteur et se consacre presque exclusivement au cinéma.
Son imposante stature (1,90 m) atteint une renommée mondiale, quand il remporte, en 1955 le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes pour sa prestation dans, Le Général du Diable et l’année suivante au Festival de Venise pour Les Héros sont fatigués.
En 1956, il interprète Michel Strogoff dans le film du même nom. Il part pour Hollywood en 1957 et tient le rôle du capitaine d’un sous-marin allemand dans, Torpilles sous l’Atlantique. Curt Jurgens devient l’un des acteurs européens les plus populaires, et fait preuve d’une étonnante polyvalence.
En 1977, il devient Karl Stromberg dans L’Espion qui m’aimait. Il est certainement le seul interprète d’un « méchant » dans la série des James Bond a avoir été conçu au sein de la cour impériale de Russie.
Considéré comme un grand collectionneur de splendides demeures et de femmes superbes (il possédait six maisons à l’époque de L’Espion qui m’aimait), il a été marié à cinq reprises.
En 1979, il apparaît dans un film français La gueule de l’autre puis tourne, principalement dans des films pour la télévision jusqu’en 1982, année de sa mort.
Curt Jurgens a écrit son autobiographie : Soixante ans et pas plus sage pour autant.