GoldenEye – 1995
Le film GoldenEye a fait l’objet d’une novélisation par John Gardner, dont l’histoire reprend le scénario du film écrit par Michael France, Bruce Feirstein, Kevin Wade et Jeffrey Caine. Elle a été publiée en octobre 1995 par Coronet sous le titre de GoldenEye et en France aux éditions de l’Archipel (1995) et Lefrancq (1996) aussi sous le titre de GoldenEye avec une traduction signée Catherine Delaruelle. Il s’agit de la seconde et dernière novélisation de l’auteur.
Synopsis
Pendant de la guerre froide, James Bond et son collègue 006, Alec Trevelyan, s’introduisent dans le barrage soviétique d’Arkhangelsk, afin d’y détruire une usine qui développe une arme biologique. Les deux hommes sont découverts et Trevelyan est capturé et exécuté par le colonel soviétique Ourumov sous les yeux de Bond. Bond parvient toutefois à s’enfuir de façon spectaculaire.
Dix ans plus tard, alors que l’Union soviétique est devenue une constellation de nations indépendantes, Bond rencontre Xenia Onatopp, une superbe créature qui joue au chat et à la souris avec lui. La partie se révèle pleine de charme mais aussi pleine de dangers. Les suspicions de 007 concernant les sinistres motifs de Xenia sont confirmées quand elle vole un nouvel hélicoptère ultra-sophistiqué.
Et lorsque James Bond est chargé par le MI6 de retrouver le GoldenEye, un satellite russe volé qui est capable de déclencher une impulsion électromagnétique dans un secteur donné, il se rend compte que Ourumov, Xenia et le feu Alec Trevelyan pourraient tous les trois ne pas être étrangers à la disparition du GoldenEye…
Il n’avait pas fait deux pas qu’il se figea tout net, changé en statut. Il sentit l’odeur du sang et de la mort ; et encore plus celle du froid métal d’un canon de pistolet qui venait s’appuyer contre sa nuque.
« Pas un souffle », dit une voix en russe, puis :
« Où sont les autres ? »
– Je suis seul, répondit Bond d’un ton assez détendu.
– N’est-ce pas notre destin à tous ?
Il y eut comme un gloussement, puis la lumière se fit dans la pièce, les éblouissant presque. Bond se retourna et vit son vieil ami, Alec Trevelyan, qui lui souriait avec son éternel air d’adolescent. Beaucoup prétendaient que, tel que Dorian Gray, il gardait dans son grenier un portrait de lui qui vieillissait à sa place.
– C’est gentil d’être passé, James.
– Le voyage a pris un peu plus de temps que prévu, mais c’était surtout de la descente.
Trevelyan s’approcha d’une autre porte et l’ouvrit, révélant en cage d’escalier en colimaçon.
– Tu es prêt ?
Bond précéda son collègue dans l’escalier.
– Tu es monté par ici ? demanda-t-il à 006.
Différences avec le film
La novélisation de GoldenEye est très fidèle au scénario du film, il n’y a pas beaucoup d’ajouts hormis les deux suivants :
Le récit commence par un James Bond qui se réveille près du barrage à cause du bruit de deux jets soviétiques. On nous explique qu’il a été parachuté dans le coin car M pense que 006 et 007 sont ses deux meilleurs hommes. Les deux agents sont là dans le cadre de « l’Opération Primevère », qui a pour but de ralentir ou de stopper les Soviétiques dans leur élaboration d’une arme biologique capable de détruire les organes du corps humain en un clin d’œil.
La novélisation reprend la scène coupée où Bond s’infiltre dans le poste de garde du barrage pour ouvrir la grille, mais celle-ci est plus violente car 007 tue les deux gardes (avec un ASP et non un PPK) au lieu de les esquiver. C’est d’ailleurs la seule scène coupée qui a vraiment été reprise, un passage similaire est aussi présent dans les jeux vidéo Goldeneye. Quoi qu’il en soit, Bond saute à l’élastique et n’a pas besoin d’utiliser sa montre laser car Alec a déjà saboté une grille de ventilation (006 est infiltré au barrage depuis trois jours). À partir de là, si la novélisation ajoutait des choses jusqu’ici, elle commence à en retirer pas mal durant les deux chapitres qui suivent : pas la scène des toilettes, ni la mort des scientifiques, pas de moto-cross, ni les cyclistes, etc… À noter aussi que durant la scène du « pré-générique », Bond ne se cache pas derrière un chariot mais tient une grenade dans sa main pour éviter qu’on ne lui tire dessus.
Le second « gros » ajout est une scène qui se situe après l’épisode du char et du train blindé. Dans celle-ci Bond contacte Wade qui l’aide à sortir de Russie avec Natalya. Les autorités russes étant à leur recherche, ils utilisent des déguisements pour quitter le pays. Par ailleurs, c’est à la suite de cela que 007 obtient sa BMW, non pas fournie par le MI6 mais par la CIA.
Concernant les changements mineurs, le prénom de Mishkin (orthographié Michkine dans la traduction française) n’est pas Dimitri mais Viktor, Xenia utilise un Uzi et non un AKS-74U. On apprend aussi que la « Cruelle Reine des Nombres » (la nouvelle M, qui fume la cigarette) a changé le titre de Tanner de Chef d’État major à Directeur des analyses. 007 n’apprécie pas quand Wade l’appelle Jim ou Jimbo et ne manque pas de lui faire savoir. Wade fait d’ailleurs une courte visite de Saint-Pétersbourg à Bond et 007 se sert de la mitrailleuse du tank pour franchir un barrage.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser dans le film, Zukovsky (qui a ici la vérole) ne reconnaît pas James Bond au bruit de son arme : il l’a en fait vu rentrer dans le bâtiment grâce à une caméra de surveillance. Il y a également une référence au roman SeaFire et scène où Xenia qui est complètement nue dans les bains (pas de peignoir) enlève le caleçon de Bond et les deux personnages ont une très très brève relation sexuelle…
Alec est beaucoup plus défiguré dans la novélisation, cela concerne notamment un œil, et s’il tombe de l’antenne, c’est à cause de l’un des barreaux de l’échelle qui cède. Par ailleurs, l’Amiral Farrell est un américain dans la novélisation, il l’était aussi dans d’anciens scripts du film jusqu’à ce qu’il soit devenu canadien suite à une demande du Pentagone.
Enfin, si la traduction française met Xenia au volant d’une Ferrari rouge, il en va autrement dans la version originale où la Ferrari est jaune.
Personnages principaux
- James Bond, 007
- Alec Trevelyan, 006
- Natalya Simonova
- Xenia Onatopp
- Général Arkady Grigorovich Ourumov
- Jack Wade
- Valentin Zukovsky
- Boris Grishenko
- Viktor Mishkin (Michkine dans la VF)
Anecdotes
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ian Fleming participe à l’élaboration de l’Opération Goldeneye, un plan des Alliés visant à maintenir la communication avec Gibraltar (territoire britannique) et entreprendre des opérations de sabotage au cas où l’Espagne franquiste s’allierait aux forces de l’Axe (ou soit envahi par celles-ci). Finalement, avec aucune invasion de l’Espagne ou de Gilbraltar en vue et un Franco restant « neutre », l’Opération Goldeneye a pris fin en 1943.
Goldeneye est aussi le nom de la villa Jamaïcaine de Ian Fleming, l’endroit où il écrivait ses romans de James Bond.
L’auteur : John Gardner
Arme de service principale : ASP 9mm (avec balles Glaser Safety Slug)
Voiture : Aston Martin DB5, BMW (modèle non-précisé)
Pays principaux : Russie (Saint-Pétersbourg), Monaco et Cuba.
Articles sur le sujet
Le + de CJB : Les novélisations de John GardnerGuide des éditions françaises
Éditions étrangères notables
En 2013, Orion publie sous forme de livre électronique un recueil de tous les romans de James Bond écrits par John Gardner (dont ses novélisations). Celui-ci est intitulé James Bond: The John Gardner Years.
Couvertures prototypes
Chapitres
1. Cowslip – 1986
2. Mission Accomplished
3. High Stakes
4.The Spider and the Admiral
5. The Tigre’s A Wonderful Thing
6. Petya
7. EMP
8. Assignment GoldenEye
9. Wade’s Ten Cent Tour
10. Wheeling and Dealing
11. The God with Two Faces
12. Floating Through Sunlight
13. Track Event
14. The Train
15. Steel-Plated Coffin
16. Interlude
17. The Lake
18. The Edge of Catastrophe
19. Journeys End in Lovers Meeting
On pourrait rajouter une autre différence. Le combat final entre Trevelyan et 007 n’est pas vraiment reproduit dans le livre. On me dira que l’aspect visuel de la scène n’est pas pertinent au genre romanesque, à quoi je répondrai que Robert Ludlum, dans sa trilogie de Jason Bourne, ne s’est jamais défilé dans la description visuelle des combats de son personnage. En fait, les choix scéniques reflètent l’âge de l’auteur et ses préférences, ce qui est typique à mon sens de John Gardner sur ses derniers écrits.