Bérénice Marlohe au (00)7e ciel
Inconnue du grand public, Miss Marlohe endosse le fourreau d’une vénéneuse Bondgirl dans la 23ème aventure de 007. A 32 ans, elle succède à Sophie Marceau qui voilà treize ans, au même âge, donnait la réplique à Pierce Brosnan. Bérénice est la sixième française à tenter l’aventure. Une revanche envers un microcosme hexagonal frileux ? Sans doute. Mais surtout une évidence, tant sa beauté, sa force dramatique, son intelligence et son humanité inondent l’écran…
Par Pierre Fabry
L’histoire de Bérénice est un conte de fée. Rien ne prédestinait la petite parisienne à devenir une Bond girl, connue, reconnue… et désormais adulée. Si ce n’est sa grande beauté. Non pas de ces beautés factices et purement plastiques. Non. Mais plus sûrement l’humilité, l’intelligence et le feu intérieur qui habitent les plus grandes.
Née à Paris d’une mère « chtie », assistante sociale, et d’un père sino-cambodgien, médecin, elle décide comme beaucoup, la vingtaine venue, de devenir actrice. Sans relations, les portes se ferment les unes après les autres : « Vous ne ressemblez pas à Sandrine Kiberlain, à Isabelle Carré, vous ne ferez jamais carrière ». Péremptoire, déstabilisant. Pendant près de sept ans, sa plastique aidant, elle cachetonne, pubs après pubs, et parfois avec quelques gros contrats, Swatch notamment. Sans conviction.
Son rêve est ailleurs. De caractère, Bérénice ne manque pas. Puisque personne ne veut d’elle en France, piquée au vif, elle s’envole pour Los Angeles, tenter le tout pour le tout. American Dream ? Elle s’installe dans un hôtel de West Hollywood où naguère séjourna Marylin, et inonde le tout Hollywood de cv. Les réponses ne tardent pas… Elle rentre en France, sans contrat, mais requinquée.
La suite tient du miracle, et désormais de la légende. Un ami l’informe d’un casting bondien à Paris. Désargentée, sans agent, elle tente le tout pour le tout, cherche le moindre contact avec la production : réseaux sociaux, sites Internet, tout y passe.
En vain. (Que ne nous a-t-elle pas contactée !) Bérénice parvient enfin par son réseau américain à obtenir une adresse mail. Cinq jours plus tard : la voici auditionnant à Paris, puis, par deux fois, à Londres. Sam Mendes himself lui apprend la bonne nouvelle. Jusqu’au bout, Bérénice a eu raison : mille fois.
Désormais les voies de la reconnaissance internationale lui sont ouvertes. Et ce n’est que justice, tant sa présence et sa force de caractère à la Lauren Bacall font l’unanimité chez tous ceux qui la croisent. Deux traits de caractères qui n’ont pas échappés à la directrice artistique du joailler Swarovski, qui l’a choisi comme ambassadrice de la collection conçue à l’occasion de la sortie de Skyfall :
« Je suis enchantée d’avoir Bérénice Marlohe comme image de notre campagne. Bérénice allie beauté et intelligence, est le fruit d’un mélange culturel qui l’a rend unique et passionnée avec un indéniable talent d’actrice. Elle personnifie parfaitement la femme libre et contemporaine ».
Miss Marlohe fut aussi à l’affiche de l’un des derniers films de… Sophie Marceau ! Gageons que la star lui a donné de bons conseils pour aborder l’après Bond. Bérénice est en tous cas bien partie… Le titre du film : Un bonheur n’arrive jamais seul. Prémonitoire ? C’est tout ce qu’on lui souhaite.