Blofeld (Charles Gray)
Ernst Stavro Blofeld
Ernst Stavro Blofeld est le chef du SPECTRE, Service Pour l’Espionnage, le Contre-espionnage, le Terrorisme, la Revanche et l’Extorsion.
Blofeld est sans doute l’ennemi le plus emblématique des films de James Bond. Les films ont en effet eu l’intelligence d’attendre le 5e film avant de révéler le visage à la tête de l’organisation criminelle.
Le personnage apparait dans 3 romans de Ian Fleming, 007 films officiels et un non-officiel. Pas moins de 9 acteurs ont interprété l’homme au chat (physiquement, ou en prêtant leur voix). Cela fait qu’il est difficile de faire une biographie du mystérieux Blofeld.
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Blofeld apparait à trois reprises dans les romans de Ian Fleming.
Dans Opération Tonnerre, il est introduit en même temps que le SPECTRE. Dans ce roman basé sur un scénario pour le cinéma, Fleming voulait d’abord utiliser la Mafia comme ennemi principal. Finalement, il choisit d’inventer le SPECTRE.
Le plan de Blofeld dans Opération Tonnerre est assez proche de ce que l’on voit dans le film.
Dans le second roman, Au service secret de sa Majesté, Blofeld a dissout le SPECTRE, mais gardé à son service plusieurs de ses agents : anciens espions, mafieux ou nazis, pour tenir le Piz Gloria, d’où il prépare une attaque bactériologique sur l’Angleterre.
Il a fait des opérations de chirurgie esthétique pour ressemble au Comte de Bleuchamps dont il revendique la ligne généalogique, et passe beaucoup de temps à se faire bronzer. Blofeld échappe à l’assaut donné par Bond, Draco et ses hommes, et revient par la suite avec Irma Bunt pour tuer Bond et Tracy lors de leur mariage.
Suite à cela, Blofeld est recherché de partout. Dans On ne vit que deux fois, il change alors son identité pour celle du Docteur Shatterhand, et part au Japon où il se prétend horticulteur, achète un chateau au gouvernement japonais et y installe un jardin. Cela fait partie de son dernier plan qui est de retourner les pulsions mortelles de l’homme contre lui même : son jardin est un jardin de la mort, concentrant des animaux et plantes toutes plus mortelles les unes que les autres, attirant dans tout le pays, les japonais souhaitant se suicider.
Blofeld et ses hommes prennent soin de liquider tout intrus qui n’aurait pas été tué par les plantes ou les geyser. Blofeld et Irma Bunt sont en couple, et il se promène en armure de samouraï dans son jardin. On découvre aussi qu’il est passé Maître dans le maniement du sabre japonais, et provoque Bond en duel. Ce sera le dernier affrontement entre Bond et Blofeld : 007 étrangle Blofeld avant de partir en faisant exploser le chateau.
La carrière de Blofeld décrite pas Fleming
Ernst Stavro Blofeld est né à Gdynia d’un père polonais et d’une mère grecque le 28 mai 1908. Après s’être inscrit à l’Université de Varsovie pour suivre des cours de sciences économiques et d’histoire politique, il étudie le métier d’ingénieur et la radio à l’Institut Technique de la même ville.
A vingt-cinq ans, il obtient un poste modeste dans l’administration centrale des P.T.T. Ce choix paraît curieux de la part d’un jeune homme aussi doué, mais Blofeld a son idée sur l’évolution du monde.
Il a compris que la rapidité et le bon fonctionnement des moyens de transmission sont, dans le monde d’aujourd’hui, indispensables à l’exercice du pouvoir. Le fait d’être le premier à disposer d’informations exactes est, en temps de guerre aussi bien qu’en temps de paix, est à la base de toute décision efficace et permet d’asseoir les grandes réputations.
Blofeld applique cette théorie de son mieux ; il examine tous les câbles et les radios qui passent entre ses mains au Bureau Central et en profite pour acheter ou vendre à la Bourse de Varsovie, sans jamais engager de sommes importantes. Puis la nature même du trafic se trouve changée : la Pologne mobilise, un flot de télégrammes concernant le ravitaillement en munitions, de messages diplomatiques passent entre ses mains.
Blofeld change de tactique. Cette matière, sans valeur pour lui, est d’une valeur inestimable pour l’ennemi. D’abord maladroitement, puis d’une manière plus experte, il se met à prendre copie de ces câbles en choisissant ceux qui sont précédés de la mention « très urgent » ou « secret », car comme il s’agit de messages chiffrés, il ne peut pas en apprécier autrement l’importance.
Très minutieusement, il construit dans son esprit un réseau d’agents imaginaires. Ce sont des personnages réels mais plutôt subalternes employés dans les ambassades ou les usines d’armement auxquelles ce courrier est la plupart du temps adressé. Blofeld établi une liste de noms complète et baptise son réseau T.A.R.T.A.R, il entre discrètement en contact avec l’attaché militaire allemand en lui présentant un ou deux spécimens de son travail. A partir de ce moment-là les choses deviennent faciles. La marmite se met à bouillir et l’argent arrive (il n’accepte que les dollars et demande des sommes importantes en prétendant qu’il a de nombreux agents à rémunérer), il se met à élargir son champ d’action. Il pense aux Russes mais y renonce, les considérant, ainsi d’ailleurs que les Tchèques, comme de mauvais payeurs. Il se tourne plutôt du côté des Américains et des Suédois et l’argent arrive positivement à flots.
Blofeld ne tarde pas à comprendre, car en matière de sécurité il a une sensibilité de sensitive, que cela ne peut durer. Il se trouve déjà à la tête de deux cent mille dollars et par ailleurs le théâtre des opérations se rapproche un peu trop à son goût. C’est le moment de s’en aller par le vaste monde, vers une région plus sûre.
Blofeld opère sa retraite avec virtuosité. Il laisse tout d’abord s’éteindre peu à peu son service de renseignements.
Il explique que les précautions se sont renforcées du côté anglais et français. Il y a peut-être eu une fuite. Avant d’annoncer à ses contacts pour en finir qu’il est brûlé et que le Deuxième Bureau polonais est sur sa piste, il se rend à Gdynia et sous prétexte de chercher des renseignements sur un ami supposé, coupe la page du registre d’Etat Civil où est inscrite sa date de naissance ; il fait de même dans l’église où est enregistré son acte de baptême. Il ne lui reste plus qu’à acheter pour deux mille dollars le passeport d’un marin canadien.
Il se rend alors en Suède par le premier bateau, séjourne à Stockholm le temps de faire un tour d’horizon et de se livrer, la tête froide, à quelques prévisions sur l’évolution de la guerre, puis prend un avion pour la Turquie en utilisant son passeport polonais d’origine, transfère ses fonds de Suisse à la Banque Ottomane à Istanbul, et attend la chute de la Pologne.
Quand elle survient, il sollicite un permis de séjour en Turquie comme réfugié, verse les bakchichs qui conviennent pour faire prendre sa demande en considération. Il se fixe dans ce pays. La radio d’Ankara accepte volontiers ses services comme spécialiste ; il monte R.A.H.I.R, un nouveau réseau d’espionnage conçu sur le principe de T.A.R.T.A.R, mais plus solidement. Blofeld attend avec sagesse de savoir qui va être vainqueur avant d’offrir ses services.
Il finit la guerre resplendissant de gloire et de prospérité, décoré et cité abondamment par les Anglais, les Américains et les Français. Alors, disposant d’un demi-million de dollars et d’un passeport suédois au nom de Serge Angström, il file en Amérique du Sud pour prendre du repos, un peu de bonne nourriture, et pour réfléchir.
Ernst Stavro Blofeld reprend ce nom qui lui paraît tout à fait sûr. Un nouveau plan d’organisation germe dans son esprit. Il s’installe à Paris, boulevard Hausmann, et fonde le SPECTRE.
Les yeux de Blofeld ressemblent à deux étangs profonds très noirs, les paupières inférieures sont lisses. Aucun symptôme de débauche, de maladie, de vieillesse sur ce large visage blanc et aimable surmonté de cheveux noirs frisés coupés à l’ordonnance. La ligne de la mâchoire commence à s’empâter juste assez pour donner une impression de décision et d’indépendance chez un homme parvenu à l’âge mûr. Seule, la bouche, sous un nez lourd et massif, vient déparer un visage qui aurait pu, sans cela, appartenir à un philosophe ou à un savant.
Les lèvres d’un rouge foncé, humides, minces et crispées, ressemblent à une blessure mal cicatrisée ; elles ne sont capables que de sourires hypocrites, ne pouvant exprimer que mépris, tyrannie, cruauté. Tout chez lui, est excessif à un degré shakespearien.
Ernst Stavro Blofeld pèse dans les cent vingt kilos. Dans sa jeunesse, il n’avait pas une once de graisse ; il avait été champion de poids et haltères amateur. Mais depuis une dizaine d’années il a engraissé, il a pris du ventre, il cherche à le dissimuler dans de vastes pantalons et sous des vestons croisés bien coupés.
Ses mains et pieds sont longs et minces. Il ne fume pas et ne boit pas, on ne lui connaît aucune liaison homo ou hétérosexuelle. Il mange modérément. Une pareille absence de vice et mêmes de simples faiblesses font l’étonnement de tous ceux qui ont l’occasion de le rencontrer.
Les films : Bons baisers de Russie et Opération Tonnerre
Blofeld apparait dans les premiers films uniquement derrière son bureau, ne nous montrant que son chat et ses mains. On sait cependant depuis Dr. No que le SPECTRE tire les ficelles.
Dans Bons baisers de Russie, Blofeld a son siège dans un yacht au large de Venise. Il supervise la conspiration pour récupérer le Lecktor en ridiculisant les services secrets britannique, et en accentuant les tensions de la guerre froide. On sait que le SPECTRE a un client à qui ils doivent remettre la machine, mais pas plus de détails. Blofeld montre déjà sa capacité à intimider ses agents, en exécutant Kronsteen après que son plan ait échoué.
Dans Opération Tonnerre, le siège du SPECTRE est déplacé au cœur de Paris, derrière la façade honnête d’un service d’aide aux réfugiés et apatrides. Blofeld y dirige une réunion avec l’ensemble de ses membres, toujours en dissimulant son visage, exécutant, la encore, un des membres qui a essayé de récupérer de l’argent à l’organisation.
Cette fois, Blofeld et le SPECTRE agissent pour leur propre compte, et décident de réclamer une rançon en diamants, après avoir volé des ogives nucléaires à l’OTAN. Blofeld tire les ficelles pendant le film, mais c’est Largo qui mène les opérations sur le terrain.
Anthony Dawson & Eric Pohlmann
Dans Bons baisers de Russie et Opération Tonnerre, Blofeld est joué par deux acteurs : Anthony Dawson est la personne que l’on aperçoit dans le fauteuil avec le chat, et Eric Pohlmann donne sa voix à Blofeld avec un fort accent autrichien.
Ce premier Blofeld n’est pas encore chauve comme on peut l’entre-apercevoir dans les films. Il est en effet joué par Anthony Dawson qui est déjà apparu dans Dr. No dans le rôle du Professeur Dent (cliquez ici pour voir sa biographie).
Eric Pohlmann est né en 1913 et mort en 1979. Il est autrichien exilé en Angleterre avec sa femme juive pendant la guerre, et a eu une carrière aussi bien au théâtre que sur le grand et le petit écran. Il apparait notamment dans le 3e homme de Carol Reed, et dans Moulin Rouge en 1952, mais aussi dans des comédies, comme Le retour de la Panthère Rose.
Après être apparu dans plusieurs séries télé britannique dans les années 1960 (Chapeau Melon et bottes de cuir, Le Saint…) il retourne en Allemagne dans les années 1970, où il continuera sa carrière sur le petit écran.
Le film : On ne vit que deux fois
Ce n’est que dans la dernière demi-heure de On ne vit que deux fois que l’on découvre enfin le visage de Ernst Stavro Blofeld.
Installé dans le cratère d’un Volcan, Blofeld a installé une immense base de lancement pour une fusée capable d’intercepter les fusées américaines et russes. Il travaille cette fois-ci pour le gouvernement chinois qui attend de profiter des ruines d’une nouvelle guerre froide. Blofeld, quant à lui, profite de l’opération pour s’enrichir, avec comme façade, la compagnie d’Osato.
Blofeld s’échappe du volcan après avoir lancé l’explosion. On découvre également qu’il est à l’aise avec les armes à feu, et garde toujours des pièges à portée de main (un bassin à piranhas avec un pont piégé), ainsi qu’un certain luxe.
Donald Pleasance
Donald Pleasence est né le 5 octobre 1919 à Workshop en Grande-Bretagne et est décédé le 2 février 1995 à St- Paul de Vence, France. Il fait de modestes débuts au théâtre qui sont rapidement interrompus par la guerre. Pilote dans la RAF, il est abattu et fait prisonnier pendant 3 ans. Période durant laquelle il anime la section d’art dramatique du camp.
Libéré à la fin de la guerre, il remonte sur les planches dans la pièce Antoine et Cléopâtre avec la troupe de Laurence Olivier. Remarquable acteur de composition, il s’impose très vite comme l’un des meilleurs comédiens britanniques. En 1947, Donald Pleasence participe aux premières émissions de la télévision anglaise tout en multipliant ses activités au théâtre. 1954 marque ses débuts à l’écran dans Le Vagabond des Iles de M. Box d’après une œuvre de Somerset Maugham.
Pour On ne vit que deux fois, Donald Pleasence remplace au dernier moment le tchèque Jan Werich, tombé malade. Spécialisé dans les rôles de méchant, l’acteur arbore pour l’occasion une impressionnante cicatrice sur le visage qui restera gravé dans les mémoires.
Viendront ensuite des films tels que THX 1138 de George Lucas (1970), Le joueur de flûte de Jacques Demy (1971), Le Dernier Nabab de Elia Kazan (1976), Un Espion de trop de Don Siegel (1977), Halloween, la nuit des masques de John Carpenter (1978) et Où est passée Jessica ? de C Vanzina (1987).
Donald Pleasence a été marié quatre fois et ses deux filles Angela et Miranda sont toutes deux actrices.
Le Saviez vous ?
Avant que Donald Pleasance ne vienne prendre le rôle au pied levé, le tchèque Jan Werich avait déjà tourné certaines scènes dont quelques plans qui se sont retrouvés dans le film. Cliquez ici pour plus de détails sur ces scènes supprimées.
Le film : Au service secret de sa Majesté
(et Rien que pour vos yeux – voir ci-dessous)
Dans Au service secret de sa Majesté, Bond est à la recherche de Blofeld dont il a perdu la trace. C’est Marc Ange Draco, le chef de l’Union Corse, qui permet à Bond de retrouver Blofeld, via son avocat à Berne.
Blofeld porte alors une nouvelle identité : le Comte Balthazar de Bleuchamp, propriétaire du Piz Gloria et de sa clinique privée dédiée à la lutte contre les allergies.
On y découvre Blofeld en scientifique qui utilise l’hypnose pour manipuler les jeunes filles allergiques, et ensuite pulvériser un poison détruisant les cultures agricoles de part le monde. Blofeld souhaite utiliser ce moyen de pression pour obtenir l’immunité et la reconnaissance de son titre de Comte. Mais Blofeld prend également beaucoup de plaisir dans ce chantage et n’a pas de scrupules à activer ses « anges de la mort » si besoin.
Le Blofeld de Telly Savalas est imbu de lui même, mais est également une skieur et sportif accompli capable d’affronter Bond sur tous les terrains. C’est aussi un homme cruel qui n’hésite pas à éliminer les visiteurs indiscrets, ou à sacrifier ses hommes, ce qui ne l’empêche pas d’avoir un faible pour Tracy dont il ferait bien sa comtesse.
A la fin du film, Blofeld s’échappe une nouvelle fois avec Irma Bunt, malgré ses blessures sur la piste de bobsleigh, après s’être vengé de Bond en tuant sa femme.
Telly Savalas
Aristoteles Savalas est né le 21 janvier 1924 à Garden City, USA. Il meurt le 22 janvier 1994, en Californie, d’un cancer de la prostate.
Fils d’un immigrant grec, Telly Savalas a servi dans l’armée à la fin de la Seconde Guerre Mondiale avant de faire des études de psychologie à New York. Il entre dans le show-business par la petite porte, puisqu’il est présentateur en langue grec à la radio gouvernementale américaine Voice of America. Il devient ensuite producteur de journal pour la chaîne ABC et remporte un Peabody pour un documentaire sur les rouages de la radio Voice of America.
Telly Savalas quitte alors le monde de l’information et se lance dans l’enseignement pour adulte, jusqu’au jour où un producteur lui propose du travail. Grâce à son accent gréco-américain, il se verra confié de nombreux rôles dans des films européens.
En 1965, à l’occasion du tournage de La Plus Grande Histoire Jamais Contée, il se rase le crâne pour interpréter Ponce Pilate. Malgré l’insuccès du film, il décide de rester chauve. Cette décision va changer le cours de sa carrière en l’orientant vers des rôles de » méchant « . Grâce au succès du film Les Douze Salopards de Robert Aldrich (1967), il enchaîne les tournages au cinéma et à la télévision.
C’est durant cette période que les producteurs Harry Saltzman et Cubby Broccoli lui offrent d’incarner Ernst Stavro Blofeld dans Au service secret de Sa Majesté (1969), Peter Hunt (le réalisateur) souhaitait quelqu’un de plus sportif que Donald Pleasance pour le rôle. Le deuxième prénom aux consonances grecques de Blofeld et l’aisance de l’acteur à se rendre antipathique l’imposent comme une évidence dans le rôle du N°1 du SPECTRE.
En 1971, contacté par le scénariste Abby Man, il tourne Le retour de Mongo. Ce téléfilm donne naissance à une fameuse série qui allait l’imposer comme SuperStar internationale : Kojak.
Le saviez vous ?
Le Blofeld de Telly Savalas fait son retour dans le pré-générique de Rien que pour vos Yeux : Il souffre toujours des blessures de Au service secret de sa Majesté, le forçant à rester en chaise roulante, ce qui ne l’empêche pas de prendre le contrôle de l’hélico de Bond pour l’envoyer à la mort.
Il n’est pas officiellement désigné comme Blofeld, car à l’époque, les droits du personnages sont en conflit avec Kevin McClory. En 2015 cependant, les droits reviennent à EON production qui reconnait que c’était bien Blofeld dans le fauteuil de l’homme au chat.
C’est John Hollis qui joue le personnage dans le film, sans être crédité au générique. L’acteur anglais, habitué du grand écran a eu un petit rôle dans Star Wars, et apparait aussi dans la parodie Casino Royale en 1967.
C’est Robert Rietti qui prête sa voix à ce Blofeld qui ne dit pas son nom. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Rietti intervient dans la franchise, puisque c’est lui qui doublait, en anglais John Strangways dans Dr. No, Largo dans Opération Tonnerre, et Tanaka dans On ne vit que deux fois. Il fait aussi une courte apparition dans Au service secret de sa Majesté en tant qu’un des employés du Casino, et Jamais plus Jamais dans le Conseil des Ministres.
Le film : Les diamants sont éternels
Dans les Diamants sont éternels, Bond est toujours à la recherche de Blofeld. Celui-ci brouille les pistes grâce à la chirurgie esthétique, qui lui permet d’avoir plusieurs personnes avec son visage. Bond pense l’avoir tué à la fin du pré-générique après une confrontation musclée.
Blofeld est cependant bien vivant. Il a pris la place du milliardaire Williard Whyte, ce qui lui permet de gérer son empire, ainsi que contrôler le trafic de diamant qui lui permet de fabriquer son satellite laser, avec lequel il veut prendre le monde en otage. Grâce à la couverture de Whyte, il a pu construire une station pétrolière à Baja d’où il contrôle son satellite.
Le Blofeld de Charles Gray est plus snob et sarcastique que ses prédécesseurs, mais aussi moins sophistiqué et plus peureux. Cela l’amène à se travestir pour quitter Las Vegas, ou à fuir sa base lors de l’assaut final… une opportunité que Bond ne laissera pas filer, cette fois-ci. A moins que Blofeld ait une autre astuce pour échapper à un sous-marin en feu.
Charles Gray
Donald Marshall Gray est né le 29 août 1928 à Bournemouth, Angleterre. Il s’est éteint le 6 mars 2000 à l’hôpital Brompton de Londres.
Sa carrière débute dans des productions d’amateur puis il est invité à rejoindre le Regent Park Open Air Theatre de Londres avant de devenir un des membres de la Old Vic Company. Il apparaît dans le spectacle Expresso Bongo du compositeur du thème James Bond, Monty Norman.
En plus de ses nombreux succès au théâtre, l’acteur est ravi lorsque le cinéma et la télévision lui donnent des occasions de mettre ses talents à profit. Charles Gray, 1.89m, débute à l’écran en 1959 dans The Desperate Man, (un film inédit en France), parallèlement il obtient un très vif succès, aux côtés de Julie Harris, dans un téléfilm réalisé pour la télévision britannique, Anastasia, qui le fait connaître aux Etats-Unis.
C’est en 1966 qu’il impose sa présence au cinéma dans La Nuit des Généraux de A. Livtak aux côtés de Omar Sharif et de Peter O’Toole.
En 1971, après avoir joué le petit rôle de Anderson dans On ne vit que deux fois (1967), il interprète l’insaisissable Blofeld dans Les Diamants sont éternels. Succédant à Donald Pleasence et Telly Savalas, il devient le premier chef du SPECTRE … chevelu (si l’on excepte Dawson) !
Charles Gray est l’un des rares acteurs qui, non seulement apparaît dans deux films de la série James Bond, mais se fait également tuer dans les deux.
En 1975, il obtient un vif succès, en interprétant le rôle du criminologiste, dans The Rocky Horror Picture Show. Il tournera ensuite dans de nombreux téléfilms, dont notamment Scarlett aux côtés de Timothy Dalton en 1994, et Longitude qui marquera sa dernière apparition à l’écran en 2000.
Le film : 007 SPECTRE
Christoph Waltz incarne le nouveau visage de Blofeld pour 007 SPECTRE et Mourir peut attendre, où l’on apprend que son vrai nom est Franz Oberhauser.
Voir la fiche complète de Franz Oberhauser
Le film : Jamais plus jamais
Max von Sidow incarne Blofeld dans le James Bond non officiel, Jamais plus jamais.
Ce Blofeld plus élégant et posé que ces prédécesseurs prépare également le vol des ogives nucléaires avec Largo. Il abandonne la veste à col Mao pour le nœud papillon. La rançon qu’il compte obtenir doit également asseoir le SPECTRE au sommet de sa puissance face aux gouvernements.
Il a hélas peu de scènes avec le Blofeld de Max Von Sidow. Des scènes ont pourtant été filmées où il exécute un des membres avec son chat aux griffes empoisonnées, et une autre où, surpris par Bond qui passe devant la caméra lors de l’assaut final, il se fait griffer à mort par son chat, et meurt.
Max Von Sidow
Né Carl Adolf von Sydow, Max Von Sidow est suédois et grandit dans une famille aisée de Lund. Il a appris l’anglais et l’allemand à l’âge de neuf ans, et, outre le suédois, parle aussi le français, l’italien, l’espagnol, le danois et le norvégien. À l’école, il forme avec quelques amis une troupe de théâtre amateur. C’est ainsi que sa carrière d’acteur débute.
Il doit sa notoriété dans l’histoire du cinéma principalement au début de sa carrière, grâce à Ingmar Bergman dont il est alors un des acteurs fétiches, notamment dans Le Septième Sceau où il incarne un chevalier existentiel du XIVè siècle de retour des croisades en pleine épidémie de peste, et qui joue sa vie aux échecs avec la Mort.
En 1973, il interprète le rôle d’un prêtre exorciste dans le film L’Exorciste, qui semblait avoir plus de 80 ans pour les cinéphiles, alors que lors du tournage, il n’avait que 43 ans en réalité. Sa notoriété lui ouvre les portes des cinématographies européennes, puis hollywoodienne.
En 1975, il est choisi pour jouer le tueur à gages froid et opportuniste qui doit abattre « le Condor » (Robert Redford) dans le film Les Trois Jours du Condor de Sydney Pollack. Son jeu d’acteur renforce le rôle de Redford et l’atmosphère oppressante qui pèse sur le film.
En vieillissant, son physique n’a rien perdu de son âpreté tourmentée comme dans des films tels que La Mort en direct de Bertrand Tavernier en 1980 ou Pelle le conquérant de Bille August en 1987. Mais il excelle également dans les rôles de « Maître du Monde », tel Ming dans Flash Gordon et, bien sûr, Blofeld dans Jamais plus jamais.
Malgré son âge, Max Von Sidow continue à tourner dans certaines grosses productions américaines comme Minority Report, Shutter Island, Robin des bois, Extrêmement Fort et Incroyablement près et Star Wars : Le réveil de la Force. Il participe aussi à certaines autres productions comme des jeux vidéos (Skyrim, Ghostbusters), ou des séries TV (The Tudors, Game of Thrones)
En avril 1997, il épouse la documentariste française Catherine Brelet en Provence. Il a obtenu la citoyenneté française en 2002 et a été décoré de l’insigne de Chevalier dans l’Ordre National de la légion d‘Honneur en 2012.