Olga Kurylenko se confie
Au moment de la sortie de Quantum of Solace, le Club a pu interviewer la James Bond Girl du 22e film, qui a répondu à toutes nos questions en français. Camille se confie !
Propos recueillis par Luc Le Clech
Le Bond : Quelle a été votre réaction quand on vous a annoncé que vous alliez devenir Camille dans Quantum of Solace ?
Olga Kurylenko : J’étais super contente. C’était inexplicable. Comme un conte de fée. Je n’y croyais même pas au départ, je croyais que mon agent me faisait une blague… Les films sortent tous les deux, trois ans ; il n’y a que deux ou trois Bondgirls par film : il était inconcevable de penser que parmi toutes les prétendantes, une serait choisie : moi !
Le Bond : Vous savez combien vous avez eu de concurrentes ?
Olga Kurylenko : On m’a dit après plusieurs centaines…
Le Bond : Vous a-t-on demandé de faire un screen test ?
Olga Kurylenko : Oui. J’en ai fait plusieurs. Trois : les deux premières, des scènes d’Eva Green de Casino Royale et la dernière, une des scènes de Quantum of Solace.
Le Bond : À la vue du film, nous l’avons trouvé très « cut », très impactant, très violent aussi. Est-ce que le tournage était à l’image du film ?
Olga Kurylenko : Bien sûr j’avais une doublure, qui était d’ailleurs la doublure d’Eva dans Casino Royale, mais j’ai fait personnellement beaucoup de scènes d’action. Le plus possible de cascades que je pouvais assurer. J’ai ressenti cette violence. Notamment, l’entraînement qui a duré six mois. Les deux premières semaines étaient très dures, un rythme de quatre scènes par jour entrecoupées par le déjeuner. J’essayais de parler pour gagner du temps. Impossible de m’échapper. Je rentrais épuisée. Jamais je n’avais vécu ça. J’avalais cafés, bananes, je ne savais plus quoi manger ! Un mois plus tard j’avais une endurance totale. Je ne m’attendais pas au résultat final. À ce que le film soit aussi monté. J’avais l’impression qu’il n’y avait que de l’action.
Le Bond : Camille est la seule Bondgirl qui ne s’est pas donnée à Bond. Nous avons eu la sensation que votre personnage reviendrait…
Olga Kurylenko : Beaucoup de journalistes me posent la question. Son départ est en effet très bizarre. Elle ne meurt pas, c’est inhabituel… Par rapport au scénario, à l’histoire, il serait logique qu’elle revienne. Mais je ne sais pas. C’est la production qui décide. Apparemment Eva Green devait apparaître dans Quantum of Solace, tourner des scènes de flashbacks. Ce n’a pas été le cas.
Le Bond : La scène finale où vous êtes dans la chambre en feu a beaucoup touchée le public. D’autant que Bond doit en théorie honorer sa promesse et tuer Camille… L’émotion que vous faites ressortir est intense. Comment cela s’est passé ?
Olga Kurylenko : Pour moi c’était fort ! Cela s’est sans doute vu. Nous étions au cœur des flammes. Je ressentais la chaleur très proche, notre peau commençait à roussir… Je ne jouais pas : j’étais en situation. J’ai oublié que j’étais dans le film.
Le Bond : Est-ce que dans ces moments là Daniel Craig est un fort soutien ? Vous appuyez-vous sur son jeu ?
Olga Kurylenko : Ce n’était pas son premier Bond. Il était dans le rôle, se sentait en confiance. Puis, il connaissait tout le monde sur le plateau. C’est une famille. Il m’a entraînée, notamment dans les scènes d’action.
Le Bond : On parle souvent de la « famille » Eon, la famille Broccoli…
Olga Kurylenko : C’est vraiment le cas. C’est incroyable. Je n’ai jamais eu à faire à des gens plus gentils, plus investis. Il n’y a aucun snobisme : depuis Barbara jusqu’aux peintres. Ils se connaissent tous depuis des années. Chacun est traité de la même façon. Chacun est important. Il y a beaucoup de respect. Barbara est très maternelle, très sociable, très facile. Elle se soucie de vous… C’est de l’énergie positive.
Le Bond : Avez-vous perçu que Quantum of Solace avait changé l’orientation de votre carrière ?
Olga Kurylenko : Cela m’a apporté beaucoup de notoriété. Des propositions aussi, mais pas forcément le genre de rôles que j’attendais. Ce n’est pas gagné : pour certains, cela peut être un frein. Je sais ce que je suis capable de faire.
Le Bond : Êtes vous investie dans des organismes ou des causes humanitaires ?
Olga Kurylenko : Depuis le mois d’août dernier, grâce au Bond, je suis devenue marraine d’une organisation anglaise qui s’occupe de fermer les orphelinats en Ukraine et de privilégier de petites cellules familiales, de les placer auprès de parents adoptifs. J’ai suscité des campagnes de dons, du mécénat٭.
٭Si vous souhaitez découvrir l’association soutenue par Olga, rendez-vous sur www.openhomes.co.uk
Remerciements à Anne Lara, Valérie Sarfati et Olga Kurylenko.